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Sanofi, notre champion national de la pilule, a décidé de faire des courbettes à Donald Trump, le roi du « America First », en annonçant un investissement colossal de 20 milliards de dollars (17 milliards d’euros, pour ceux qui comptent encore en euros) d’ici 2030 aux États-Unis.
Pendant ce temps, en France, le ministre de l’Économie, Eric Lombard, grince des dents si fort qu’on l’entend jusqu’à Lisieux, là où le Doliprane – ou ce qu’il en reste – est encore fabriqué. Alors, Sanofi, on préfère le rêve américain à la baguette et au béret ?
Trump Agite son Bâton, Sanofi S’agenouille

Lundi 12 mai, Trump a menacé les géants pharmaceutiques de leur coller une bonne claque tarifaire sur les prix des médicaments aux États-Unis – le marché où on peut vendre une aspirine au prix d’un iPhone. Résultat ?
Sanofi, qui réalise presque la moitié de son chiffre d’affaires là-bas, a sorti le chéquier plus vite que son ombre : usines, R&D, tout y passe !
Mais Sanofi n’est pas seul dans cette danse : Novartis, Eli Lilly et J&J ont déjà promis des milliards, tandis que Roche, le suisse, hésite encore à vider ses poches. Courageux, Roche, ou juste un peu moins opportuniste ?
La France, Bonne pour le Crédit Impôt, Pas pour les Investissements

Pendant ce temps, la CGT française pleure des larmes de colère. Sanofi, qui ne fait plus que 3 % de ses ventes dans l’Hexagone mais emploie encore 20 000 âmes, profite allègrement du Crédit impôt recherche tout en réduisant ses effectifs – 1 000 chercheurs en moins en dix ans, sans un seul licenciement, bien sûr, on est civilisé !
Le PDG se vante d’être le « premier investisseur privé en R&D » en France. Vraiment ? Parce qu’avec 20 milliards aux States et des cacahuètes ici, on dirait plutôt une délocalisation déguisée en philanthropie.
Et que dire du ministre Eric Lombard, qui, sur BFM Business, a qualifié l’annonce de « mauvais signal » ? Merci, Eric, pour cet euphémisme ! Alors qu’Emmanuel Macron avait supplié les industriels de ne pas succomber aux sirènes de Trump, Sanofi a répondu : « Désolé, Manu, mais on a une meilleure offre ! »
Pendant ce temps, Lombard continue de rêver que « l’Europe et la France, c’est l’endroit où il faut investir ». Spoiler : Sanofi n’a pas eu le mémo.
Doliprane Vendu, Patriotisme Perdu

Cerise sur le gâteau, cette annonce arrive juste après la vente de 50 % d’Opella, la branche qui produit le Doliprane, à un fonds américain, CD&R, pour 10 milliards d’euros.
Sanofi garde 48,2 % des parts, et la BPI a pris 1,8 % pour sauver les meubles – ou faire semblant de défendre le « made in France ». Mais soyons honnêtes, entre cette vente et les 20 milliards promis à Trump, Sanofi semble plus américain que français.
Alors, Sanofi, c’est quoi la prochaine étape ?

Après tout, rien ne dit mieux « engagement pour la santé publique » qu’une entreprise qui se plie aux exigences d’un ancien président dont les connaissances scientifiques sont aussi solides que de la gelée.
Le ministre pense certainement que collaborer avec Trump ouvrira de grandes portes à l’innovation et à la confiance dans les milieux de la santé mondiale! Parce que cela a si bien fonctionné dans le passé! Bientôt, ils vont renommer le Doliprane « Doli-Trump ».